Utiliser un correcteur électronique d'orthographe et/ou de grammaire quand on écrit un texte est un bon réflexe, mais encore faut-il savoir l'utiliser correctement. Car un correcteur d'orthographe, aussi bien fait soit-il, n'est pas l'arme ultime contre les vilaines fôtes de français qui viennent gâcher les textes.
Tout d'abord il faut savoir que les correcteurs orthographiques ne font que vérifier que les mots écrits correspondent bien à ceux qu'ils ont en mémoire. Même si certains sont capables de traiter quelques problèmes de grammaire basiques, ils sont très loin d'être infaillibles.
Prenons un exemple tout simple. Voici un passage d'un texte que j'ai écrit, remanié de façon à ce qu'il comporte un grand nombre de fautes, grossières pour la plupart, et surtout « invisibles » phonétiquement :
«
A lors qu'il revenait d'une séance
deux méditations prêts deux sont ossuaire, Absurd_Jedi
regarder son rover qui
livraient ça (modeste) cargaison sur le tas de
ma tiers brut près de son bunker.
Est-il repensa
a ceux qui ceux trouvés parfois dans la soute
deux sont petits compagnons métalliques : parmi les objets bizarres et les restes humains, il y avait
eau si des morceaux de rover. »
Ce paragraphe, ne comporte, selon le correcteur orthographique d'OpenOffice, et celui du site
http://bonpatron.com/ aucune erreur de français (à part les mot « rover », provenant de l'anglais, et « Absurd_Jedi », qui est un nom propre). Et pourtant : tous les points en rouge sont des fautes (à titre d'exercice vous pouvez essayer de toutes les trouver, mais y'en a un paquet)...
On remarque donc, avec cet extrait, que les correcteurs orthographique ne sont pas capables de reconnaître le contexte, qui est l'élément de base pour savoir comment accorder mots et verbes. Ils laissent passer des erreurs grossières : erreurs de conjugaison (temps, accord), mots employés à la place d'autres (tant que l'orthographe est bon, il ne détecte rien : « se » ou « ceux » à la place de « ce », « prêt » à la place de « près », etc...).
L'enseignement à tirer de tout ça est de se dire que l'usage d'un correcteur électronique ne dispense pas d'une relecture attentive. Certes, il permet de savoir par exemple si les mots écrits sont bien orthographiés, voire de régler quelques problèmes triviaux de grammaire, mais pas d'affirmer avec certitude qu'un texte ne comporte aucune erreur de français.
Cette relecture devra porter essentiellement sur la conjugaison (vérifier les temps utilisés, l'usage justifié ou non du participe passé), les accords des mots et des verbes, ainsi que sur le bon usage des mots (le cas de « deux » employé à la place de « de » est extrême, mais j'ai déjà vu « sont » employé à la place de « son », ou d'autres trucs plus aberrants encore...).
Le plus important est de savoir qu'un correcteur électronique n'est pas parfait, afin de ne pas se laisser leurrer par ce genre de dispositifs. Ils sont utiles, car permettant d'éviter un grand nombre de fautes, mais parfois vicieux, car ils peuvent nous faire croire que la relecture n'est pas nécessaire.